Iguazu : Variations sur le même thème
Le torrent fraie son débit tumultueux entre les terres escarpées.
L’abondance du blanc, le mouvement naissant de la force gestuelle suggère la puissance, l’omniprésence de l’eau rapide, mousseuse, énergique, écumante.
Sur les hauteurs rocheuses, dans les creux géologique de la nature, elle est partout.
Sa teneur, sa profondeur, la véhémence de son déferlement et son impétueux spectacle ne fait pas de doute ; elle coule baroque, se débat naturaliste.
Les peintures évoquant les chutes d’Iguazu d’Anne Broitman comme les variations sur un même thème en musique présentent trois niveaux de représentations.
L’artiste les exprime aussi à travers une orchestration chromatique et symbolique prenant l’aspect d’une carte géographique.
La matérialité de l’acrylique leur donne un effet sensuel cher à Jean Siméon Chardin.
Les verts, les marrons évoquent la nature, le noir, la profondeur du gouffre, le blanc trouble la matérialité liquide selon une vue distancée, une vue du ciel.
Plus abstraite, plus mentale, une troisième représentation de la célèbre cascade est présentée en lambeaux de couleurs comme des papiers déchirés, des lambeaux de mémoire.
Ileana Cornea – Paris mai 2013